Retour sur la nouvelle vie – ou pas- des joueurs de l’équipe d’Islande de football, qui avaient suscité l’admiration pour leur parcours remarqué lors du dernier Euro organisé en France.
Parmi les images fortes du dernier Euro de football organisé en France en juin dernier, tout le monde se souvient du parcours et de l’abnégation des joueurs islandais, pour leur première qualification à la phase finale d’une compétition internationale majeure. Arrivés en quarts de finale, ils ont finalement été sèchement battus par la France. Mais non sans avoir inscrit deux buts à la future finaliste, qui avait de plus l’avantage d’évoluer chez elle.
Tout le monde se rappelle également de la vague de « clapping », initiée par les supporters islandais et qui avait déferlé sur les différents stades et fan-zones de France. Le plus fort moment de communion est sans doute celui qu’a vécu la valeureuse équipe islandaise à son retour au pays : une marée humaine avait repris le fameux « lapping », dont le tempo était donné par des footballeurs accueillis en héros. La vidéo avait d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux :
Quatre transferts en Championship pour moins de 20 millions d’euros
Deux mois après un parcours remarquable, il est intéressant de savoir comment et où ont rebondi les joueurs d’un pays qui ne compte que 330 000 habitants, dont 23 000 licenciés et Seulement 100 joueurs professionnels. Seule la moitié des sélectionnés à l’Euro, douze exactement, ont changé de club en été, sans faire pour autant les gros titres de la presse. Quant au sélectionneur Lars Lagerbäck, après quatre ans de bons et loyaux services à la tête de l’équipe, il a démissionné et s’est totalement retiré du monde du football, pour retrouver une vie paisible dans sa ville natale Katrineholm, en Suède. Son ex-adjoint et successeur, le dentiste Heimir Hallgrímsson, continue sur la même lancée, en allant décrocher hier le match nul (1-1) en Ukraine pour la première journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018.
Le gardien de but titulaire à l’Euro, Halldórson, a quitté l’équipe norvégienne de Bodo pour le club de Randers, au Danemark. Il poursuit parallèlement ses activités de réalisateur de films publicitaires et de clips vidéos. Trois de ses coéquipiers ont amélioré leurs revenus en posant aussi leurs valises dans un club scandinave, et trois autres ont quitté la deuxième division espagnole pour l’Allemagne, la Turquie et… l’Inde, concernant Gunnarsson, le charismatique et barbu capitaine de la sélection (qu’il a par ailleurs quittée définitivement). Quatre autres joueurs ont mis le cap sur l’Angleterre. Mais en Championship – l’équivalent de notre ligue 2 : Hördur Magnusson à Bristol, Ragnar Sigurdsson – l’auteur des buts face à la France en quarts et de l’égalisation au préalable face à l’Angleterre – à Fulham, Jón Bödvarsson – passé de Kaiserslautern en seconde division allemande à Wolverhampton – et enfin Jóhann Gudmunsson, resté en Angleterre mais transféré de Charlton à Burnley. Mais ces quatre transferts n’ont pas affolé les compteurs : ils représentent à eux quatre moins de 20 millions d’euros.
Un futur contrôleur aérien, un militant associatif
Le reste des joueurs ne joue au football qu’à temps partiel, une partie de leurs journées étant consacrée à des activités professionnelles « classiques » : l’un étudie pour devenir contrôleur aérien, l’autre termine son master en ayant une recherche sur la corruption dans le football anglais, un autre encore dirige sa propre société immobilière. Bödvarsson se consacre quant à lui à son association caritative, qui permet aux enfants peu favorisés de jouer au football. Vraiment des héros ordinaires, ces Islandais.