L’association Une monnaie pour Paris affirme que la capitale aura sa propre monnaie locale d’ici l’automne 2017. Qu’est-ce que cela signifie ?
Lucas Rochette-Brelon, fondateur et président de l’association a assuré que Paris rejoindra dès l’automne prochain la trentaine d’autres villes françaises qui disposent déjà d’une monnaie locale. Cette monnaie, complémentaire de l’euro et utilisable uniquement dans Paris, permettra de consommer chez les commerçants qui s’engagent à se fournir en produits locaux afin « de mettre en valeur des produits de qualité sur un territoire, et ce, de manière éthique », explique l’étudiant à Science Po Paris. L’étudiant de 19 ans assure que cette monnaie locale permettra d’« agir concrètement sur la ville, l’économie, la finance et l’écologie », de « relocaliser l’activité et créer de l’emploi » et « d’avoir un lien direct entre les gens qui l’utilisent et la structure qui la porte. » Lucas Rochette-Berlon souligne que contrairement à l’euro, « la monnaie locale permet à tout le monde de participer et de voter pour les orientations de la monnaie. »
Une monnaie locale pour plus de proximité
Un avis partagé par Virginie Monvoisin, professeur à l’école de management de Grenoble et spécialiste de la théorie monétaire qui assure que « les gens ont envie de proximité. La défiance vis-à-vis de l’euro, de la finance est grandissante et l’on souhaiterait se réapproprier l’économie. C’est la même idée avec le financement participatif: on veut des outils financiers qui ont du sens. » L’association a prévu une grande réunion publique qui aura lieu en novembre prochain, avec les citoyens et les commerçants afin d’établir une charte et des noms potentiels pour cette nouvelle monnaie. Lucas Rochette-Berlon assure que le projet porté par son association jouit déjà d’un certain soutien politique. « Plusieurs mairies d’arrondissement ont réfléchi au projet. Une demi-douzaine de politiques souhaite nous soutenir », indique-t-il.
L’adjointe au Maire chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire, Antoinette Guhl, a indiqué que la mairie a déjà lancé une étude interne de faisabilité au cours du premier semestre de cette année soulignant qu’« il s’agit d’un vœu porté au budget de la ville par les Verts en décembre 2015. » « Nous étudions actuellement les contours, la forme, l’objectif, la technologie, le support, et la fiscalité d’une telle monnaie, explique l’adjointe au Maire. La mairie du 11e qui travaille depuis deux ans sur une monnaie locale et les représentants d’Une monnaie pour Paris font également partie de ce groupe de travail », assure Antoinette Guhl, précisant qu’il est effectivement « préférable de s’entendre sur un seul support ». Les résultats de cette étude seront présentés à la fin de l’année, pour une « une volonté d’action dès 2017. »