Pour ses 90 ans, Fidel Castro est réapparu publiquement lors d’une fête organisée à son honneur, le samedi 13 août dernier, dans la salle de spectacle Karl Marx à la Havane vêtu du survêtement de… l’équipe nationale algérienne de football.
En apparaissant vécu d’un survêtement aux couleurs de l’Algérie, Fidel Castro a surpris. Le leader de la révolution cubaine rend ainsi hommage à la vieille amitié qui le lie avec l’Algérie. Une amitié qui remonte à 1962, lorsque le président algérien nouvellement intronisé, Ahmed Ben Bella, accepte l’invitation de Castro et se rend à La Havane le 16 octobre 1962 malgré l’embargo imposé par les Américains. Durant cette visite officielle, le président algérien signera avec Castro une déclaration dénonçant « l’impérialisme américain » et se prononcera contre les mesures prises par les Etats-Unis contre Cuba.
Une amitié qui avait coûté cher à l’Algérie
Des propos qui ont été considérés comme une trahison par les Etats-Unis qui avaient reçu la veille le président algérien avec les plus grands honneurs à la Maison Blanche. Washington avait même annulé une aide de près de 60 millions de dollars pour l’Algérie suite à cet affront. Mais loin de se démonter, Ahmed Ben Bella insista : « Nous n’accepterons jamais un morceau de pain en échange de la liberté des autres, et par-dessus tout celle de Cuba. » Ce sera le début d’une amitié historique entre les deux pays.
Lorsque le Maroc attaqua l’Algérie lors « de la guerre des sables », Castro avait même envoyé des avions, des blindés et un contingent de plusieurs centaines d’hommes. Pour le remercier l’Algérie est devenue une base arrière des mouvements de libération d’Amérique Latine et le « Lider Maximo » sera reçu en héros en mai 1972 par une foule en liesse lors d’une longue marche historique dans les rues d’Alger en compagnie du président Houari Boumediene. Ce choix vestimentaire n’est pas passé inaperçu et les photos de l’icône de la révolution cubaine ont fait le tour du monde ravivant les flammes d’une vieille amitié et réveillant la nostalgie d’une époque révolue.